Table des matières
Une critique feutrée des effets, pas des causes
La dénonciation des élites : un combat limité aux symptômes
2.1. Un oubli fondamental : les rapports de production
Critique du RIC proposé par Branco
Les RIC et la démocratie directe : une solution naïve
4.1. L'exemple de la République de Weimar
4.2. Références académiques
1848 : un rappel historique pour les amnésiques
Croix-de-Branco, Chouard et De Villepin : même combat
Un défi à relever : réponds-nous, Croix-de-Branco !
Conclusion : PLATEFORMEJAUNE, la critique politique de fond
Proclamation de PLATEFORMEJAUNE, organisation prolétarienne anti-démocratique
Analyse du programme de Juan Branco : La réforme institutionnelle : un réformisme sous des allures révolutionnaires
10.1. La question des contre-pouvoirs
10.2. La dépendance à l’état central
10.3. Le RIC : une solution magique ?
10.4. Absence de garanties contre la manipulation
10.5. Transformation économique : utopie ou planification autoritaire ?
10.6. Le risque de bureaucratisation
Liens vers les références des textes de Marx
Préambule:
Ah, Juan Branco, ce révolutionnaire de salon qui, tout en dénonçant les élites, semble bien à l’aise dans leur entre-soi. Derrière son masque de critique radicale, on découvre un héritier intellectuel des démocrates bourgeois de 1848, ces champions de la réforme qui, dans leurs grands discours, promettaient monts et merveilles au peuple tout en s’empressant de réprimer ses aspirations révolutionnaires. Croix-de-Branco, si l’on devait inventer un titre à son effigie, serait un parfait emblème de cette petite bourgeoisie pseudo-radicale que Marx, dès 1848, dénonçait comme le principal rempart de la contre-révolution.
1. Une critique feutrée des effets, pas des causes
Nous avons lu attentivement son programme et, sans surprise, rien de nouveau sous le soleil. Croix-de-Branco fait mine de secouer les institutions, mais n’ose jamais toucher au véritable problème : le rapport social d’esclavagisme qui structure notre société capitaliste et dont les institutions démocratiques ne sont qu’un écran de fumée. À PLATEFORMEJAUNE, nous ne nous contentons pas de dénoncer les "excès" : nous visons directement le système qui permet à des individus comme Macron de s’installer au sommet de l’État avec les pleins pouvoirs, tout en feignant d’être élus par "le peuple".
PROGRAMME DE JUAN BRANCO
2. La dénonciation des élites : un combat limité aux symptômes
Branco cible les élites économiques et médiatiques, dénonçant leurs collusions avec le pouvoir politique. Cependant, sa critique reste limitée à une dénonciation des effets : il attaque les individus et leurs abus sans remettre en question les rapports sociaux d’exploitation qui produisent ces élites. Marx, dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, expliquait déjà que l’État moderne est un outil au service des classes dominantes, et ce, indépendamment des personnes au pouvoir. Branco semble ignorer cette dynamique, préférant personnaliser les problèmes plutôt que d’interroger les structures.
Un oubli fondamental : les rapports de production
Branco ne propose rien pour transformer la relation fondamentale entre capital et travail, qui est à l’origine des inégalités.
Il se concentre sur des réformes de gouvernance (transparence, justice populaire) sans toucher au fondement même de l’exploitation économique.
Critique : Si les élites sont remplacées sans que les rapports de production soient modifiés, le système continuera à générer les mêmes inégalités. Comme l’écrit Marx, les changements cosmétiques dans les structures étatiques ne font que masquer la continuité de la domination bourgeoise.
3. Critique du RIC proposé par Branco
Branco ne propose aucune garantie contre la manipulation des référendums par des intérêts privés ou médiatiques. Dans un système capitaliste où les médias sont contrôlés par des élites économiques, le RIC pourrait devenir un outil de légitimation des politiques réactionnaires. Plutôt que de transformer la société, il risquerait de renforcer les inégalités existantes
Marx, dans ses écrits sur 1848, avait déjà démonté cette supercherie démocratique, qui promet la souveraineté populaire tout en perpétuant la domination bourgeoise. Comme il l’écrit dans Les Luttes de classes en France (1848-1850), la République bourgeoise n’a été qu’une "nouvelle tenue de bal pour la vieille société bourgeoise". Et Juan Branco ? Il se contente de proposer un coup de peinture sur cette façade pourrie, tout en oubliant que le véritable problème n’est pas la corruption des élites, mais les structures mêmes qui produisent ces élites.
4. Les RIC et la démocratie directe : une solution naïve
Juan Branco fait des Référendums d’Initiative Citoyenne (RIC) un pilier de son programme, affirmant que Le RIC permettra aux citoyens de reprendre le contrôle sur les décisions qui les concernent directement, en court-circuitant les institutions représentatives défaillantes. Cette proposition est séduisante en apparence, mais elle repose sur une compréhension simpliste des mécanismes démocratiques. L’histoire montre que des outils comme le RIC, loin de garantir l’émancipation populaire, peuvent être facilement manipulés par des forces réactionnaires.
4.1 L'exemple de la République de Weimar
Sous la République de Weimar, des outils démocratiques comme le scrutin proportionnel et les référendums existaient déjà. Pourtant, ils n’ont pas empêché l’ascension d’Hitler et du parti nazi. Au contraire, les nazis ont su exploiter ces mécanismes pour renforcer leur pouvoir. Par exemple :
Les référendums sous le nazisme ont été utilisés pour légitimer des décisions totalitaires, comme le retrait de l’Allemagne de la Société des Nations (1933).
Les élections proportionnelles ont permis au NSDAP d’obtenir une majorité parlementaire relative en 1933, malgré un soutien populaire initial limité.
4.2 Références académiques :
Johann Chapoutot, dans Le Monde nazi, 1919-1945, souligne que les nazis ont utilisé les institutions démocratiques pour consolider leur régime, y compris en manipulant les référendums.
Hans Mommsen, dans La République de Weimar : 1918-1933, montre que les mécanismes démocratiques peuvent être détournés par des forces autoritaires
5. 1848 : un rappel historique pour les amnésiques
Pour ceux qui l’auraient oublié, la révolution de février 1848 a mis fin à la monarchie de Louis-Philippe pour instaurer une République qui se voulait démocratique et sociale. Le gouvernement provisoire proclamait la "fraternité" et promettait un "droit au travail". Mais dès juin 1848, cette République dévoilait son vrai visage en réprimant dans le sang les ouvriers parisiens, qui s’étaient insurgés contre la fermeture des ateliers nationaux.
Marx décrit cette période comme le moment où la République bourgeoise a révélé sa nature de dictature camouflée, prête à tout pour protéger l’ordre capitaliste. La démocratie bourgeoise, qu’il critique avec une ironie mordante dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, ne sert qu’à légitimer la domination d’une classe sur une autre. Et qu’est-ce que Branco propose aujourd’hui ? De belles réformes institutionnelles qui, en réalité, entretiennent les chaînes plutôt que de les briser.
6. Croix-de-Branco, Chouard et De Villepin : même combat
Croix-de-Branco, tout comme Étienne Chouard et Dominique de Villepin, prétend représenter le renouveau politique. Pourtant, tous trois participent à la même mascarade, proposant des pansements sur un système gangréné. Chouard, avec sa fascination pour le tirage au sort, ne fait que réinventer la roue en oubliant que les rapports sociaux d’exploitation ne disparaissent pas avec des changements de procédures électorales. Quant à Villepin, ce nostalgique d’un État stratège, il rêve d’un gaullisme édulcoré qui ignore que l’État moderne est un outil de gestion des inégalités.
Ces figures, malgré leurs divergences, convergent sur un point : elles refusent de s’attaquer à la racine du problème, préférant des discours qui flattent l’intellect sans jamais risquer de bouleverser l’ordre établi.
8. Un défi à relever : réponds-nous, Croix-de-Branco !
Juan Branco, nous te lançons un défi. Réponds à PLATEFORMEJAUNE. Nous savons que nous n’avons pas ta notoriété, mais si tu es le révolutionnaire que tu prétends être, prouve-le. Réponds à nos arguments, engage le débat sur la mystification démocratique et sur le rapport social d’esclavagisme. Par exemple, as-tu lu Paulin Ismar, dont l’ouvrage La Cité et ses esclaves (librement téléchargeable sur notre publication) rappelle que la démocratie athénienne n’était rien d’autre qu’une gestion collective de l’esclavagisme ? Voici une citation pour nourrir ta réflexion :
« La démocratie, qu’elle soit athénienne ou moderne, repose toujours sur une exclusion structurelle, légitimant l’inégalité sous prétexte d’égalité politique. »
Juan Branco, si tu as un tant soit peu de courage intellectuel, prouve-le. Mais peut-être que, comme les démocrates bourgeois de 1848, tu préfères lancer de grandes phrases sans jamais affronter les véritables enjeux.
9. Conclusion : PLATEFORMEJAUNE, la critique politique de fond
À PLATEFORMEJAUNE, nous ne nous contentons pas de dénoncer les effets. Nous visons le système à sa racine. Nous affirmons que tant que le rapport social d’esclavagisme et la mystification démocratique ne seront pas détruits, toute tentative de réforme restera vaine. Juan Branco, Chouard, Villepin : vous êtes les héritiers des Barbès et Lamartine, des hommes qui, sous couvert de réformes, ont trahi la révolution. Laissons la vieille taupe de Marx creuser encore un peu, et nous verrons bien qui restera debout lorsque la Révolution, la vraie, sortira de terre.
10. Proclamation de PLATEFORMEJAUNE, organisation prolétarienne anti-démocratique
PLATEFORMEJAUNE rappelle que :
Aucune majorité, même électorale, même "démocratique", n’est légitime pour justifier un rapport social d’exploitation.
PLATEFORMEJAUNE proclame le droit supérieur de tout être humain à ne pas être asservi, un droit inaliénable qui s’oppose à toutes les formes d’esclavage moderne, qu’elles soient politiques, économiques ou idéologiques.
Ce droit s’articule autour du socialisme autogestionnaire, un projet d’émancipation collective qui rejette avec force le régime totalitaire trotsko-stalinien du XXe siècle, basé sur un capitalisme d’État oppressif et antidémocratique.
PLATEFORMEJAUNE s'engage dans une critique de fond des structures d’exploitation pour construire une société où la souveraineté populaire ne se réduit pas à des simulacres démocratiques, mais repose sur une autogestion véritable, garante de la liberté humaine et de la justice sociale.
ANALYSE DU PROGRAMME DE JUAN BRANCO: La réforme institutionnelle : un réformisme sous des allures révolutionnaires
Branco propose une refonte des institutions françaises via une assemblée constituante. Dans ce cadre, il annonce :
« Transformation de Matignon en ministère de la Présidence. Rattachement de la DGSE au Quai d’Orsay. » (p. 113-116)
Il prévoit également des réformes radicales telles que :
« La création d’une Chambre populaire élue en partie par tirage au sort et la suppression du Conseil économique et social. » (p. 113)
Si ces mesures semblent disruptives, elles illustrent un excès de confiance en des outils institutionnels qui ne traitent pas des causes structurelles des inégalités. Marx, dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, soulignait déjà que les structures étatiques, quelles qu’elles soient, reflètent les rapports de domination économiques.
11.1 La question des contre-pouvoirs
Le projet de Branco repose sur une centralisation accrue du pouvoir entre les mains de l’exécutif tout en renforçant l’autorité de « commissaires de la République », ce qui pourrait reproduire des systèmes bureaucratiques oppressifs. Éliminer les contre-pouvoirs comme le Conseil économique et social ou le Sénat sans proposer de véritables garanties de démocratie directe risque d’affaiblir davantage la représentation populaire.
11.2 La dépendance à l’état central
En s’appuyant sur des structures centralisées comme les « maisons du peuple » et les commissaires de la République, le programme risque d’instituer une nouvelle couche de bureaucratie répressive au lieu de favoriser une véritable autogestion locale. Croix de Banco serait-il un adepte du modèle stalinien qui a tant nui aux idées communistes ?
11.3. Le RIC : une solution magique ?
Le Référendum d’Initiative Citoyenne est présenté comme la clé de voûte d’une « démocratie directe » :
« la possibilité permanente de référendums d’initiative citoyenne à choix multiples, convocables selon quatre modalités différentes et sanctionnables exclusivement par un veto présidentiel engageant immédiatement son mandat, ainsi que l’institution d’un Tribunal révolutionnaire et d’un Comité de clémence visant à purger la République des affreux qui l’auront jadis pillée, ainsi que des responsables des violences les plus infâmes qui auront atteint à la population par le passé. (p. 71)
Cependant, l’histoire de la République de Weimar montre que les mécanismes démocratiques, comme les référendums, peuvent être manipulés par des forces populistes et réactionnaires. Hitler, en 1933, a su exploiter ces outils pour légitimer sa dictature.
11.4 Absence de garanties contre la manipulation
Dans un système où les médias restent dominés par des oligarques, le RIC pourrait être capturé par des groupes d’intérêts, rendant les décisions populaires vulnérables aux influences économiques et médiatiques.
11.5 transformation économique : utopie ou planification autoritaire ?
Branco prévoit une « reconfiguration de l’appareil productif » et la fin des oligopoles :
«Par le truchement de nouvelles règles antitrust et de procédures accélérées, déliées des contraintes européennes, une décomposition systémique des oligopoles et monopoles issus de l’État interviendra, des pans entiers de l’économie française se trouvant ainsi à nouveau confrontés à une concurrence saine, jusqu’ici esquivée grâce aux liens incestueux ayant mis sous tutelle l’espace public" (p. 72-73)
De telles propositions s’inscrivent dans une tradition de planification économique ambitieuse. Toutefois, leur mise en œuvre est émaillée de contradictions : d’une part, Branco prône une autonomisation des collectivités locales, et d’autre part, il concentre le pouvoir dans des entités centralisées comme la Banque de France élue...
11.6 le risque de bureaucratisation
Cette tension entre centralisation et décentralisation évoque les échecs des régimes bolcheviste du XXe siècle, où les plans centraux étouffaient les initiatives locales. La transformation écologique et économique exige des mécanismes souples et participatifs que le programme ne détaille pas suffisamment.
Liens vers les références des textes de Marx :
Voici les liens en clair, en format complet, vers les textes mentionnés, disponibles sur marxists.org en version française :
1. Manifeste du Parti Communiste (1848)
Ce texte fondateur expose les bases théoriques du marxisme, notamment sur la lutte des classes et l'appel à une révolution prolétarienne.
2. Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1852)
Une analyse des événements ayant mené au coup d'État de Louis Bonaparte, avec une critique de la démocratie bourgeoise et des forces réactionnaires.
3. Les Luttes de classes en France (1848-1850)
Ce texte examine la révolution de 1848 et ses conséquences, en mettant l'accent sur le rôle de la bourgeoisie et du prolétariat.
4. Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel (1843)
Une critique des fondements philosophiques de l'État moderne et de la religion.
5. Le Capital : Critique de l'économie politique (1867)
L'analyse économique majeure de Marx, où il expose la théorie de la plus-value et les contradictions du capitalisme.
6. La Guerre civile en France (1871)
Un texte défendant la Commune de Paris et critiquant l'État bourgeois.
Ces liens mènent directement aux textes complets sur le site marxists.org, une ressource librement accessible et reconnue pour la conservation des écrits de Marx et Engels.
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