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Disparition de Jean-Marie Le Pen : Le sinistre symptôme d’une réaction éternelle et l’opportunisme des sectes bolcheviques en quête d’une virginité perdue…

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    PLATEFORMEJAUNE
  • 9 janv.
  • 12 min de lecture

Entre fascisme brun, rouge ou vert, le prolétariat refuse les imposteurs et leurs dictatures à couleur variable !


Jean-Marie Le Pen n'est plus. Et, soyons francs, nombreux sont ceux qui, à juste titre, exultent de cette disparition. Cet homme a durant des décennies, incarné la quintessence de la société bourgeoise : une haine raciale décomplexée, un nationalisme revanchard digne des pires heures du XXe siècle, et une défense acharnée de l’ordre capitaliste sous ses formes les plus brutales, voire ouvertement fascistes. Il a été le héros d’une France mythifiée, figée dans un passé colonialiste, et a utilisé toutes les ficelles de la peur et de la division pour mobiliser une base électorale qui, malgré ses outrances, a su trouver une place dans l'échiquier politique français.


Il est donc tentant de le prendre comme l’unique coupable idéal de tous les maux, le symbole parfait du mal. Cependant, se contenter de se réjouir de la disparition d'une seule figure, aussi abjecte soit-elle, serait une erreur grossière, une naïveté historique qui servirait inévitablement les intérêts du système que nous prétendons combattre. La bourgeoisie, cette classe dominante experte en l'art de se maintenir au pouvoir, a toujours su diversifier ses instruments de domination. Ses tentacules s'étendent bien au-delà des limites de l'extrême droite, embrassant l'ensemble du spectre politique avec un opportunisme consommé.


Pour comprendre cette réalité, il est nécessaire de se plonger dans les méandres de l'histoire et de mettre en lumière la manière dont les différentes fractions de la bourgeoisie ont œuvré pour la pérennité de leur domination.


La Trahison Social-Démocrate : Friedrich Ebert, Bourreau du Prolétariat Allemand


L’Allemagne de 1918-1919 est un exemple frappant de cet opportunisme. Après l’effondrement du Kaiserreich, un véritable soulèvement populaire se produit : des conseils ouvriers, inspirés par les soviets russes, essaiment à travers tout le pays, annonçant la possibilité d'un renversement de l'ordre capitaliste. La révolution est à portée de main. Malheureusement pour le prolétariat, la social-démocratie, et en particulier Friedrich Ebert, chef du SPD, choisit le compromis avec la bourgeoisie au lieu de soutenir les travailleurs. Ce sinistre individu, avec l'aide de Gustav Noske – ce ministre qui mérite amplement son surnom de "chien sanglant" –, organisa, avec l'appui des corps-francs (ces milices proto-fascistes), la répression sauvage des conseils ouvriers et l'assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht.


La Trahison Social-Démocrate : Friedrich Ebert, Bourreau du Prolétariat Allemand


Friedrich Ebert, dirigeant social-démocrate allemand, justifia ses actions en affirmant qu'il « était convaincu de la nécessité de rétablir l'ordre et de limiter le chaos révolutionnaire » (1). Cette prétendue « nécessité » servit en réalité à légitimer son alliance avec les forces réactionnaires pour écraser les mouvements révolutionnaires.


Avec l’aide de Gustav Noske, ministre de la Reichswehr surnommé à juste titre « le chien sanglant » pour sa brutalité, et l'appui des corps-francs (Freikorps), milices proto-fascistes composées d'anciens officiers et volontaires anticommunistes, Ebert organisa une répression féroce contre les conseils ouvriers et les militants révolutionnaires. Ces corps-francs, comme le rappelle Gilbert Badia, étaient « des milices de droite, souvent composées d'anciens officiers et de volontaires anticommunistes, formées pour combattre les mouvements révolutionnaires » (2).




La Semaine Sanglante et l’Assassinat de Luxemburg et Liebknecht


Après la chute de l’Empire allemand, les conseils ouvriers et de soldats, formés à travers tout le pays, représentaient une menace directe pour l’ordre établi. Ces conseils, porteurs d’un projet révolutionnaire, visaient à renverser les structures capitalistes et à instaurer un nouveau pouvoir basé sur l’autogestion prolétarienne.


Le paroxysme de cette trahison fut atteint lors de la "Semaine Sanglante" en janvier 1919. Sous les ordres de Noske, les corps-francs réprimèrent violemment les conseils ouvriers et les manifestations populaires. Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, figures emblématiques du mouvement spartakiste, furent arrêtés le 15 janvier 1919, avant d’être sommairement exécutés par ces mêmes milices. Ces assassinats symbolisent la collusion entre la social-démocratie et les forces de la réaction.

Selon Jean-Jacques Becker, ces milices étaient « composées d’anciens combattants, souvent désœuvrés, et dont l’idéologie mêlait nationalisme exacerbé et haine des révolutionnaires » (3). Leur fonction était claire : éradiquer toute menace à l'ordre bourgeois, quitte à employer des méthodes brutales.



Freikorps, les bourreaux des conseils ouvriers
Freikorps, les bourreaux des conseils ouvriers

Conséquences Historiques: la voie royale vers la peste brune en Allemagne


Cet épisode tragique illustre une réalité politique : la social-démocratie allemande, loin de défendre les aspirations révolutionnaires du prolétariat, a choisi de s’allier à la bourgeoisie pour écraser les luttes populaires. En trahissant le mouvement spartakiste, Ebert et Noske ont démontré que la réaction bourgeoise peut aussi porter le masque respectable de la démocratie parlementaire.


Comme le note Gilbert Badia, ces événements marquent un tournant où « les espoirs révolutionnaires furent anéantis par la violence et la duplicité de la social-démocratie » (4). La mémoire de Luxemburg et Liebknecht, cependant, continue d'inspirer les luttes pour une révolution prolétarienne authentique.

Cet épisode tragique nous rappelle avec force que la réaction bourgeoise ne se manifeste pas uniquement sous l’uniforme brun ou noir. Elle peut également porter le masque "respectable" de la social-démocratie, trahissant les luttes populaires au nom de l'ordre capitaliste et d'une "paix sociale" qui ne sert, en réalité, qu’à renforcer le pouvoir des possédants.


Le paroxysme de cette trahison fut atteint lors de la "Semaine Sanglante" en janvier 1919. Sous les ordres de Noske, les corps-francs réprimèrent violemment les conseils ouvriers et les manifestations populaires. Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, figures emblématiques du mouvement spartakiste, furent arrêtés le 15 janvier 1919, avant d’être sommairement exécutés par ces mêmes milices. Ces assassinats symbolisent la collusion entre la social-démocratie et les forces de la réaction.


Jean-Jacques Becker, dans Le Traité de Versailles(PUF, 2009), décrit ces milices comme « composées d’anciens combattants, souvent désœuvrés, et dont l’idéologie mêlait nationalisme exacerbé et haine des révolutionnaires » (p. 257). Leur fonction était claire : éradiquer toute menace à l'ordre bourgeois, quitte à employer des méthodes brutales.


Cet épisode tragique illustre une réalité politique : la social-démocratie allemande, loin de défendre les aspirations révolutionnaires du prolétariat, a choisi de s’allier à la bourgeoisie pour écraser les luttes populaires. En trahissant le mouvement spartakiste, Ebert et Noske ont démontré que la réaction bourgeoise peut aussi porter le masque respectable de la démocratie parlementaire et venir de la gauche social-démocrate..



François Mitterrand : Le parcours d’un caméléon de l’extrême droite à la gauche bourgeoise, Serviteur Zélé du Capital


Mais cette trahison, si elle est hélas une constante, ne se cantonne pas aux frontières de l'Allemagne. Tournons nos regards vers la France et un autre personnage clé de la bourgeoisie française : François Mitterrand. Celui que certains présentent comme une figure de proue de la gauche a, en réalité, construit sa carrière en naviguant dans les eaux troubles de la réaction. Jeune homme, il fut un fonctionnaire zélé sous le régime de Vichy, collaborant avec zèle avec un régime qui prépara le terrain au fascisme français, et fut décoré de la Francisque, distinction accordée aux serviteurs les plus dévoués de Pétain. Durant ces années, Mitterrand était en contact étroit avec René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy et organisateur des déportations massives des juifs. Les relations de Mitterrand avec Bousquet perdurèrent après-


MITTERRAND entre Cagoule et Francisque (1935-1945)". Pierre PEAN

guerre, démontrant une compromission profonde avec l'antisémitisme et le fascisme français, comme l'ont montré des historiens comme Laurent Joly dans "Vichy, l'antisémitisme et la Shoah" (CNRS Éditions, 2014), qui met en lumière le rôle de Bousquet dans la déportation des Juifs, mais également Alain Michel dans "L'ombre de Vichy" (Plon, 2000), qui révèle les relations persistantes de Mitterrand avec l'ancien dignitaire de Vichy. Mitterrand affirmera, par ailleurs, qu'il avait « sauvés » certains juifs tout en restant dans les institutions du régime pétainiste, ce qui montre encore une fois l'hypocrisie et le cynisme du personnage.


En mai 1942 , Bousquet demande à Reinhard Heydrich, organisateur de la Shoah venu lui annoncer la déportation des Juifs apatrides de la zone occupée, si les Juifs apatrides internés en zone libre depuis un an et demi peuvent être déportés en même temps que ceux internés à Drancy.
En mai 1942 , Bousquet demande à Reinhard Heydrich, organisateur de la Shoah venu lui annoncer la déportation des Juifs apatrides de la zone occupée, si les Juifs apatrides internés en zone libre depuis un an et demi peuvent être déportés en même temps que ceux internés à Drancy.

Ajoutons à cette compromission avec le régime fascisant son rôle actif dans la gestion des guerres coloniales : l’Indochine, Madagascar, l’Algérie. Mitterrand fut le maître d'œuvre d'une répression sanglante contre les peuples colonisés, répétant sans ciller que "l’Algérie, c’est la France", tout en supervisant avec zèle l’application de la torture, pratique dénoncée et documentée par Raphaëlle Branche dans "La torture et l'armée pendant la guerre d'Algérie" (Gallimard, 2001). Voilà les "valeurs républicaines" que Mitterrand incarnait : un mélange de cynisme, de compromission, et de violence institutionnelle au service du capitalisme français. Un républicanisme qui n’hésite pas à bafouer ses propres idéaux pour préserver les intérêts de la classe dominante.


Le Fascisme Vert Islamique : Une Nouvelle Forme de Domination


Répression des minorités LGBTQI


Dans ces régimes, les minorités LGBTQI sont l’une des cibles principales d’une répression systématique. En Iran, par exemple, les personnes LGBTQI vivent sous une menace constante. L’homosexualité y est criminalisée, passible de peines allant de la flagellation à l’exécution. Selon Amnesty International, "de nombreuses exécutions sont motivées par des accusations d’'actes contre nature', un terme souvent utilisé pour condamner des individus en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre" (Amnesty International, 2020, p. 15). Cette répression est justifiée par une interprétation conservatrice de la charia, qui considère l'homosexualité comme un "crime grave" (Kadiri, 2017, p. 235).


Les monarchies du Golfe, bien qu’ayant une approche plus discrète, mènent également des politiques répressives contre les minorités sexuelles. L'Arabie saoudite, par exemple, considère l'homosexualité comme un crime grave, punissable de flagellation, de peine de prison, voire de la peine capitale (Human Rights Watch, 2020, p. 20). Les systèmes juridiques de ces régimes s'appuient sur une interprétation conservatrice de la charia pour justifier des pratiques qui visent à éradiquer toute forme de dissidence ou de diversité.


Les femmes en première ligne de la répression


La répression des droits des femmes constitue un autre pilier du fascisme vert. En Iran, le mouvement féministe est constamment confronté à des arrestations massives, des peines de prison et des violences physiques pour avoir osé défier des lois archaïques, telles que l'obligation de porter le voile (Khosrokhavar, 2019, p. 120). Depuis 2022, la mort tragique de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour un voile "mal porté", a révélé au monde entier l'étendue de cette violence étatique (BBC, 2022). Les femmes qui revendiquent leur droit à l'autonomie corporelle et à l'égalité sont systématiquement qualifiées d'ennemies de l'État (Moghadam, 2018, p. 180).


Le rôle des élites capitalistes internationales


Ces régimes ne sont pas isolés dans leur entreprise répressive. Ils bénéficient souvent du soutien implicite ou explicite des grandes puissances capitalistes, qui privilégient leurs intérêts économiques et géopolitiques (Wallerstein, 2015, p. 250). Les monarchies du Golfe, par exemple, sont des partenaires stratégiques de nombreuses nations occidentales, notamment en raison de leurs vastes ressources pétrolières (Salame, 2019, p. 150). En échange, les violations des droits humains sont minimisées ou totalement ignorées (Human Rights Watch, 2020, p. 30). De même, l'Iran, bien que sous le coup de sanctions internationales, maintient des relations commerciales et diplomatiques opportunistes avec plusieurs acteurs mondiaux (Keddie, 2019, p. 200). Ces alliances montrent comment l’islam politique s’intègre dans le cadre du capitalisme mondial, utilisant la religion comme une façade pour masquer l’exploitation économique et sociale (Roy, 2017, p. 120).

Une réaction aux mouvements de libération


Le fascisme vert islamique émerge également comme une réaction féroce contre les mouvements de libération populaires, qu’ils soient ouvriers, féministes ou en faveur des droits des minorités. Les manifestations en Iran, les mouvements de grève dans les industries pétrolières du Golfe ou les campagnes internationales pour les droits LGBTQI montrent une résistance croissante face à ces régimes oppressifs. Cependant, ces luttes sont confrontées à une répression brutale et systématique, qui vise à briser toute tentative de changement social. Le fascisme vert islamique illustre comment les régimes capitalistes théocratiques utilisent l’autoritarisme religieux pour renforcer leur domination. En ciblant les minorités LGBTQI, les femmes et les travailleurs, ces régimes cherchent à éradiquer toute forme de dissidence, tout en bénéficiant du soutien tacite des puissances internationales. La lutte contre ces systèmes oppressifs ne peut se limiter à des critiques superficielles : elle exige une mobilisation internationale pour dénoncer leur hypocrisie et soutenir activement les mouvements de libération qui émergent dans ces régions.


L’Opportunisme des sectes bolcheviks trotskistes et stalinistes qui cherchent à se racheter une virginité



Et comme si cette histoire de trahisons et de compromissions ne suffisait pas, il faut encore relever l'opportunisme des sectes se revendiquant du bolchevisme (trotskistes, maoïstes, etc.). Ces groupuscules, gardiens autoproclamés d'une "pureté" doctrinale, tentent de se racheter une virginité sur le dos du fascisme, en oubliant bien vite leurs propres errements et compromissions. Ils s'auto-proclament les seuls et uniques défenseurs de la "vraie" révolution, dans un mépris total de la réalité. Car, il est essentiel de le rappeler, le prolétariat n'a jamais eu à choisir entre un fascisme brun et un fascisme rouge. Toutes ces expressions, qu’elles soient « brunes », « rouges » ou « vertes », sont en réalité des formes de totalitarisme qui se retournent, à terme, contre le prolétariat. Comme le soulignait avec une lucidité désarmante Otto Rühle dans son analyse "Fascisme brun, fascisme rouge" (Spartacus, 1939), dans laquelle il pointe du doigt le fait que le stalinisme ne soit que le résultat de « la logique interne de la nouvelle orientation de la Russie vers le capitalisme d'État et la dictature bureaucratique » (p.2). Il dénonce les similitudes troublantes entre ces deux systèmes, qui ne sont en réalité que des variantes d'une même logique : celle du capitalisme d'État. Rühle écrit ainsi :

« de la concordance interne des tendances vers le capitalisme d'État en Allemagne et en Russie, de leur identité structurelle, organisationnelle, tactique et dynamique, dont le résultat fut le pacte politique et l'unité d'action militaire »




Il est ainsi vain pour les travailleurs de choisir entre l'un ou l'autre. Leur tâche est de s’attaquer au capitalisme lui-même, qu'il soit «rouge», «brun», ou d'une autre couleur. Il est également important de rappeler, avec Rühle, que

«La bourgeoisie démissionna, sa volonté de pouvoir étant brisée et ses espoirs déçus. Elle attendit un nouveau cours des choses pour reprendre l’initiative»

l faut donc constater que ces pseudo-révolutionnaires n'ont jamais réussi à se détacher du fonctionnement et de la logique même du système qu'ils prétendent combattre.


Soutien implicite, de certaines organisations se revendiquant du bolchevisme à des forces islamistes d’extrême droite.


Sous prétexte d’antiracisme ou d’anti-impérialisme, ces groupes ferment les yeux sur les pratiques fascisantes de régimes théocratiques ou de mouvements islamistes réactionnaires. Pire encore, ils dénoncent parfois ceux qui osent critiquer ces idéologies comme des agents de "l’islamophobie", une stratégie rhétorique qui masque leur propre capitulation idéologique.

Leur silence face aux régimes fascistes verts, tels que l’Iran ou l’Arabie saoudite, est tout aussi troublant. Alors qu’ils se proclament défenseurs des opprimés, ils restent muets sur les persécutions des minorités LGBTQI, la répression des femmes, ou les massacres de travailleurs dans ces États capitalistes théocratiques. Cette position ne peut être interprétée que comme un opportunisme cynique, visant à préserver des alliances avec certaines forces politiques islamistes, même si cela signifie trahir les principes fondamentaux de la lutte révolutionnaire et de l’émancipation sociale. En refusant de condamner ces régimes et mouvements fascistes verts, ces organisations bolcheviques se rendent complices de leur oppression et sapent les luttes des femmes, des travailleurs, et des minorités persécutées. La prétendue radicalité de ces groupes n’est qu’une façade derrière laquelle se cache une abdication complète face à des forces réactionnaires, illustrant une fois de plus leur rôle d’obstacle aux véritables luttes pour l’émancipation. Leur narratif pseudo révolutionnaire de ces groupuscules bolcheviques s'est, la plupart du temps, qu'une parodie de lutte, qui ne sert qu'à maintenir les travailleurs sous leur joug idéologique.


Voire notre publication



De Le Pen à Mitterrand: La Réaction, un Système Profond et Tentaculaire


La mort de Jean-Marie Le Pen nous rappelle donc une vérité implacable : il n'était qu'un symptôme, une expression brutale d'un système qui perdure, et qui ajuste sans cesse ses formes, ses masques, et ses discours. La bourgeoisie sait se transformer, changer de visage, et instrumentaliser tous les moyens possibles – de l'extrême droite à la social-démocratie, en passant par les sectes se revendiquant d'une illusoire "révolution" – pour maintenir son ordre et ses privilèges. Certes, la disparition d'un tel individu peut procurer un certain soulagement, mais il est dangereux de s’y arrêter. Car la réaction bourgeoise ne s'arrête pas à un seul individu, aussi odieux soit-il. Elle est ancrée dans un système qui génère constamment de nouveaux agents, prêts à défendre les privilèges de la classe dominante, que ce soit par la matraque, la déportation, la trahison des espoirs révolutionnaires, ou la réécriture mensongère de l'histoire.


Fascisme vert, fascisme brun, fascisme rouge : les couleurs changent, sauf la répression sanglante de toute opposition ouvrière.


Alors, oui, un homme meurt, mais notre lutte, elle, continue. La véritable victoire ne viendra pas de la disparition d'un individu, mais de l'abolition du système capitaliste qui produit ces figures réactionnaires, qu'elles s'appellent Le Pen, Ebert, Mitterrand, Staline, ou d'autres incarnations à venir, car le système est toujours plus fort qu'un homme. Il faut donc démasquer cette fausse lutte de classe, qui n'est qu'une lutte d'égo, de vanité et de pouvoir. La révolution doit se faire par nous, pour nous, et non par les "avant-gardes" autoproclamées.

Loin de se limiter à une simple réaction à la mort d'un individu, l'analyse de cette disparition doit nous mener à une réflexion sur la nature profonde du capitalisme. Il est primordial de comprendre qu’il n'y a pas un "bon" capitalisme et un "mauvais" capitalisme, que les différentes formes politiques qu'il adopte (de la social-démocratie au fascisme en passant par le stalinisme et le maoïsme) ne sont que les différentes manifestations d'un même système d'exploitation et de domination.


Pour reprendre les termes d'Otto Rühle,

«La compréhension profonde et réelle du bolchevisme aussi bien que du fascisme ne peut être obtenue que par l'examen critique et analytique de ces phénomènes et de leurs rapports.»

 Il ne s'agit donc pas de choisir entre des versions édulcorées du capitalisme, mais bien de s'attaquer à la racine du mal : le système capitaliste lui-même, et par la même occasion, ses thuriféraires.

La tâche des prolétaires n'est pas de choisir leur oppresseur, mais de mettre fin à toute forme d'oppression. Il est plus que temps de mettre fin aux illusions et aux promesses de tous les pseudo-révolutionnaires, qui ne sont en réalité que les fossoyeurs de la révolution. La seule voie à suivre est celle de l'émancipation par l'action directe, par l'organisation autonome, par la lutte de classe débarrassée de toute forme de tutelle de mégalomanes illuminés gauchistes. Et pour cela, il nous faut faire nôtre la conclusion que tire Otto Rühle :

«Les masses, qui étaient sûres de leurs propres forces, ont été systématiquement empêchées de passer aux actes, elles ont vu leur activité fourvoyée, ont été découragées par les nombreuses erreurs et frustrées de leur victoire.»

C'est donc à nous de prendre conscience de nos forces et de nous organiser pour construire un monde enfin débarrassé de l'exploitation et de la domination. Un monde où la véritable révolution ne sera pas celle d'un parti, d'une idéologie, d'un leader ou d'un État, mais celle du prolétariat se libérant de ses chaînes.




 
 
 

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