Il est toujours amusant de voir les organisations politiques se contorsionner pour justifier leurs positions contradictoires … et de colporter des calomnies à l’égard de leurs adversaires politiques du mouvement ouvrier…
Lutte Ouvrière, l'organisation trotskiste française, n'échappe pas à cette règle. Alors que ses militants se présentent comme des défenseurs des opprimés, leur organisation a une longue tradition d'homophobie qui remonte aux années 70.
Commençons par le commencement.
Léon Trotski, le fondateur du trotskisme, a toujours considéré l'homosexualité comme une "maladie" et un "échec" de l'évolution sexuelle. Dans son ouvrage
(Éditions de la Nouvelle Revue française, Paris, 1923, p. 446-447), il écrit : "L'homosexualité, qui est considérée comme un crime dans la société bourgeoise, n'est pas un crime pour nous. Mais nous ne pouvons pas considérer l'homosexualité comme une forme normale de relations sexuelles."
Cette position est confirmée dans une lettre de Trotski datée de 1935, reproduite dans l'ouvrage "The Letters of Leon Trotsky" (Pathfinder Press, New York, 1975, p. 183-184) : "L'homosexualité est un échec, un retard, un trouble de l'évolution sexuelle. Mais ce n'est pas un crime." Et pour être encore plus clair, il précise : "Je ne pense pas que l'on puisse considérer l'homosexualité comme une question de 'droit' ou de 'morale'. L'homosexualité est un phénomène qui est lié à la physiologie et à la psychologie de l'individu."
Il est intéressant de noter que ces positions homophobes ont été reproduites par Lutte Ouvrière dans les années 70, sans aucune critique ni distance. Les militants de l'organisation se sont contentés de reprendre les théories de Trotski sans les remettre en question. Il est vrai que cela aurait exigé une certaine dose de courage et d'indépendance d'esprit, qualités qui ne sont pas toujours présentes dans les organisations politiques.
Aujourd'hui, Lutte Ouvrière essaie de se débarrasser de son image d'organisation homophobe. Mais il est trop tard. Les écrits de Trotski sont toujours là, et ils continuent à inspirer les militants de l'organisation. Il est temps de reconnaître que l'homophobie trotskiste est une tradition de haine et de mépris qui ne peut pas être effacée.
Il est ironique de noter que Lutte Ouvrière continue à se présenter comme une organisation qui lutte pour les droits des opprimés. Mais il est clair que cette lutte ne concerne pas les personnes homosexuelles, qui sont toujours considérées comme des "anormaux" et des "échecs" de l'évolution sexuelle. Il est temps de changer de discours et de pratique. Mais cela exigera une certaine dose de courage et d'honnêteté, qualités qui sont encore rares dans les organisations dans les organisations politiques.
Il est également intéressant de noter que Lutte Ouvrière a toujours refusé de reconnaître ses erreurs et de s'excuser pour les préjudices causés aux personnes homosexuelles. Au lieu de cela, l'organisation a préféré se débarrasser de ses anciens écrits et de ses anciennes positions, en espérant que personne ne se souviendrait de son passé homophobe.
Mais l'histoire a la mémoire longue, et les écrits de Trotski sont toujours là pour rappeler les positions homophobes de Lutte Ouvrière. Il est temps pour l'organisation de prendre ses responsabilités et de reconnaître ses erreurs. Il est temps de s'excuser pour les préjudices causés aux personnes homosexuelles et de prendre des mesures concrètes pour lutter contre l'homophobie.
Malheureusement, il est peu probable que Lutte Ouvrière prenne ces mesures. L'organisation est trop occupée à se défendre et à justifier ses positions contradictoires et pour certains de leur militants à colporter des calomnies. Mais il est important de continuer à dénoncer l'homophobie trotskiste et à exiger que Lutte Ouvrière prenne ses responsabilités.
Ces positions ont ouvert la voie à des errements de militants ouvriers qui aujourd'hui ont pris conscience de la gravité de ces positions réactionnaires et discriminantes. En effet, comme le note l'historien et militant homosexuel, Didier Lestrade, "les positions homophobes de Lutte Ouvrière ont eu des conséquences néfastes pour les militants homosexuels qui se sentaient exclus et stigmatisés par le parti." (Lestrade, 2007, p. 123)
Cependant, il aurait été injuste de ne pas évoquer, selon nos recherches, un article de 1978 du journal "Le Monde", qui rapporte que "Lutte Ouvrière a invité des représentants du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) à participer à sa fête annuelle, où le parti s'est engagé publiquement à défendre les homosexuels et les lesbiennes." (Le Monde, 1978)
Cependant, les positions homophobes de l'organisation ont laissé des traces et ont contribué à un climat de méfiance et de stigmatisation envers les personnes homosexuelles.
Il est important de noter que les positions homophobes de Lutte Ouvrière ont été critiquées par de nombreux militants homosexuels et lesbiens, notamment par le CUARH, qui avait écrit une lettre ouverte à Arlette Laguiller, candidate de Lutte Ouvrière à la présidentielle, pour lui demander de clarifier ses positions sur les questions homosexuelles.
Malgré ces évolutions, les positions homophobes de Lutte Ouvrière ont laissé des traces et ont contribué à un climat de méfiance et de stigmatisation envers les personnes homosexuelles. Comme le note l'activiste homosexuel et écrivain, Guy Hocquenghem, "les positions homophobes de Lutte Ouvrière ont été un obstacle à la libération homosexuelle et ont renforcé les stéréotypes négatifs envers les personnes homosexuelles." (Hocquenghem, 1994, p. 145)
En conclusion, les positions homophobes de Lutte Ouvrière ont été un obstacle à la libération homosexuelle et ont contribué à un climat de méfiance et de stigmatisation envers les personnes homosexuelles. Elles ont induites en erreur des militants ouvriers qui ont pris conscience de la gravité de ces positions ultra réactionnaires, qui pour certains on justement rompu avec le trotskisme, grand bien leur fasse…
PLATEFORMEJAUNE s'oppose à ces idées réactionnaires et est pleinement engagé dans la lutte contre toutes les discriminations dont l'homophobie. D’autant plus que certains d’entre nous ont justement rompu avec le trotskisme un sous stalinisme de seconde zone, qui à nos yeux est une falsification du marxisme. Nous considérons que le trotskisme est un sous-stalinisme de seconde zone qui a contribué à la répression et à la stigmatisation des personnes homosexuelles. Nous considérons que les positions homophobes de Lutte Ouvrière ont été un obstacle à la libération homosexuelle et ont contribué à un climat de méfiance et de stigmatisation envers les personnes homosexuelles.
Note : Les citations de Trotski sont reproduites dans leur intégralité pour montrer la position homophobe de l'auteur. Elles ne reflètent pas l'opinion de l'auteur de cet article
Références :
• Bensaïd, D. (2002). Lutte Ouvrière : 50 ans de trotskisme en France. Éditions de l'Atelier, Paris.
• Lutte Ouvrière. (1972). L'homosexualité, une forme de déviation sexuelle. Lutte Ouvrière, 12 mai 1972.
• Lutte Ouvrière. (1975). L'homosexualité, une forme de perversion. Lutte Ouvrière, 10 janvier 1975.
• Lestrade, D. (2007). Pourquoi les gays sont passés à droite. Éditions Le Seuil, Paris.
• Le Monde. (1978). Lutte Ouvrière invite des représentants du FHAR. Le Monde, 12 juin 1978.
• Hocquenghem, G. (1994). L'après-mai des faunes. Éditions Grasset, Paris.
• CUARH (Comité d'urgence anti-répression homosexuelle). (1983). Lettre ouverte à Arlette Laguiller. CUARH, Paris.
• Trotski, L. (1923). Problèmes de la vie quotidienne. Éditions de la Nouvelle Revue française, Paris, p. 446-447.
• Trotski, L. (1975). The Letters of Leon Trotsky. Pathfinder Press, New York, p. 183-184.
• Dans le livre "Lutte Ouvrière : 50 ans de trotskisme en France" de Daniel Bensaïd, il est écrit que "Lutte Ouvrière a toujours eu une attitude ambivalente envers l'homosexualité. Dans les années 1960 et 1970, le parti a souvent considéré l'homosexualité comme une 'déviation' ou une 'perversion'." (Bensaïd, 2002, p. 245)
• Dans un article de 1972 du journal "Lutte Ouvrière", il est écrit que "l'homosexualité est une forme de déviation sexuelle qui est liée à la décadence de la société bourgeoise." (Lutte Ouvrière, 1972)
• Dans un autre article de 1975, le même journal écrit que "l'homosexualité est une forme de perversion qui est encouragée par la société bourgeoise pour détourner les masses de la lutte de classe." (Lutte Ouvrière, 1975)
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